PRESENTATION DU PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES ANCIENS DE CEBS (AAC) A L’0CCASION DE LA FORMATION DES MEDIAS SUR LA SANTE ORGANISEE PAR LA FONDATION MERCK EN DATE DU 12 MARS 2025

SUJET : COMMENT LES MÉDIAS PEUVENT-ILS ÊTRE UN OUTIL CRÉATIF ET HONNÊTE POUR ABORDER NOS PROBLÈMES SOCIAUX ET DE SANTÉ SENSIBLES ET CRITIQUES AU QUOTIDIEN ?

Mesdames et messieurs, bonjour !

C’est un honneur et une responsabilité pour nous, de prendre la parole en ce moment, après d’éminents orateurs qui se sont exprimés avant nous.

Permettez-nous, au nom de tous les anciens de CEBS, de remercier les organisateurs de ce forum de haute portée scientifique.

Il nous est demandé de réfléchir sur le « Comment les médias peuvent-ils être un outil créatif et honnête pour aborder nos problèmes sociaux et de santé sensibles et critiques au quotidien ?. »

Pour une bonne pédagogie, notre communication comporte deux grandes parties.

La première partie va plancher sur le « Rôle des médias dans la sensibilisation des communautés au niveau local ».

La deuxième partie, quant à elle, mettra un accent particulier sur la sensibilisation aux problèmes sanitaires et sociaux tels qu’énumérés dans notre sujet de réflexion.

Mesdames et messieurs,

S’agissant de la première partie, il sied de souligner que, de nos jours, avec l’avènement de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication –NTIC-, qui a, du reste, miniaturisé le globe terrestre à la dimension d’un village planétaire, le rôle des médias dans la sensibilisation des communautés au niveau local n’est plus à démontrer.

Cela se justifie encore davantage dès lors on sait que l’information, l’éducation et le divertissement constituent les principales missions des médias à travers le monde.

En effet, il est de notoriété publique aujourd’hui que les médias, lato sensu, jouent un rôle majeur dans la sensibilisation des communautés au niveau local ; les médias étant ces supports qui permettent de véhiculer le message, non sans favoriser la connexion et l’interconnexion des collectivités, ainsi que l’intégration sous régionale et régionale des communautés et des Etats, qui débouchent sur le désenclavement et le développement des sociétés.

La sensibilisation communautaire est donc un processus visant à informer et outiller les populations locales sur un problème de société imminent, afin de favoriser une prise de conscience collective, susciter une réflexion, mais aussi leur permettre de passer à l’action pour une solution appropriée.

Un plan communautaire digne de ce nom comporte trois (3) étapes, à savoir : la planification, la mise en œuvre et le suivi et évaluation.

De nos jours, les spécialistes parlent de cinq (5) médias ci-après :

– La presse ;

– La télévision et le cinéma ;

– L’affichage ;

– La rdio et

– L’internet.

Ainsi, le rôle de ces cinq (5) médias demeure celui de contribuer largement à fixer les modes de pensées, à déterminer en grande partie les idées.

Fort malheureusement et contre toute attente, dans un pays comme la République démocratique du Congo –RDC-, certains médias, en l’occurrence l’internet, la télévision et la radio ont plus tendance à divertir, plutôt que d’avoir des programmes éducatifs et de sensibilisation sur de vrais problèmes de société.

C’est ici pour nous l’occasion d’en appeler à la responsabilité de l’autorité de régulation, le Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication –CSAC-, pour rétablir cet équilibre.

Il appartient donc aux pouvoirs publics de veiller à ce que la sensibilisation se fasse dans le respect des règles de l’art, pour atteindre des cibles concernées.

Pour autant, plutôt que de croiser les bras et de tout laisser entre les mains des pouvoirs publics, l’Association des Anciens de CEBS –AAC-, cette structure qui réunit en son sein les professionnels des médias, s’est adjugée entre autres missions de conscientiser les professionnels des médias, eux qui se servent de ces instruments et supports médiatiques, pour que, dans le cadre de leur profession, la sensibilisation des communautés au niveau local réponde aux normes.

La deuxième partie de notre communication est on ne peut plus pratique. Car, elle concerne, comme nous l’avons dit ci-haut, la sensibilisation aux problèmes sanitaires et sociaux précis.

Parmi ces problèmes figurent la stigmatisation de l’infertilité, l’éducation des filles, le mariage des filles, les violences basées sur le genre (VBG) et les mutilations génitales féminines (MGF).

1. Parlant de la stigmatisation de l’infertilité, du point de vue de la médecine, plus précisément en gynécologie, l’infertilité du couple correspond à l’incapacité d’une femme à concevoir une grossesse après douze (12) mois de rapports sexuels réguliers et non protégés.

Dans nos communautés locales, en Afrique en général, l’on remarque qu’en cas d’infertilité dans un couple, c’est plus la femme qui est stigmatisée, alors que l’infertilité peut aussi être masculine.

Au niveau des chiffres, on parle aujourd’hui de 15 à 25% des couples touchés par l’infertilité à travers le monde.

La prévalence augmente de plus en plus avec l’âge de la femme (la ménopause).

On remarque aussi que la tendance des femmes de fonder une famille plus tard est l’une des causes de l’infertilité.

Pour résoudre ce problème, la sensibilisation par les médias demeure un moyen efficace.

2. S’agissant de l’éducation des filles, il y a lieu d’abord de préciser que l’éducation est un droit humain tant pour le garçon que pour la fille. Négliger l’éducation des filles ou en donner un rôle épisodique est une façon pour nos sociétés de heurter la loi.

La scolarisation des jeunes filles est un élément essentiel de leur accès à l’autonomisation économique, et un enjeu majeur de développement.

Par l’éducation, les jeunes filles acquerront des connaissances grâce auxquelles elles participent au développement de toute la société.

Leur priver de ce droit est une manière de ralentir le processus de développement. Ne dit-on pas qu’« éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation » ?

Cela est d’autant plus vrai dans la mesure où la femme est le fondement de toute société ; l’enfant passe plus de temps avec sa mère qu’avec son père.

Donc, éduquer la femme, c’est éduquer une famille. La nation étant l’ensemble des familles, éduquer une femme, c’est finalement éduquer toute une nation. 

3. Quant au mariage des filles, nous disons qu’à l’âge nubile, une fille peut se marier sans problème. Mais cela va déranger lorsqu’il s’agit d’un mariage précoce.

Dans les différents programmes de sensibilisation, nous pensons qu’il faut associer tous les responsables de l’éducation et autres partenaires éducationnels. Nous citons l’Etat (pouvoir organisateur de l’éducation), la famille, l’école et les confessions religieuses.

C’est à ces responsables de l’éducation et autres partenaires éducationnels à pouvoir travailler en synergie, pour décourager le mariage des adolescents.

Joseph Ki-Zerbo a dit, parlant de la collaboration des différents responsables de l’éducation, nous citons : « Si l’Etat, la famille, l’école, les responsables religieux se considèrent tous comme embarqués dans un même navire, je crois que la direction générale de l’éducation serait mieux ajustée », fin de citation.

Pour mieux ajuster ici, comme l’a si bien dit Joseph Ki-Zerbo, il faudra aussi entendre l’égalité entre les filles et les garçons à jouir tous de leur droit fondamental à l’éducation, socle de l’émancipation personnelle et du développement de toute la communauté. 

4. Concernant les violences basées sur le genre (VBG), il sied d’abord de préciser qu’on désigne par violence basée sur le genre, tout acte commis contre la volonté d’une personne et fondé sur les rôles différents que la société attribue aux hommes et aux femmes, et sur les relations de pouvoir inégales.

Elle comprend la menace de violence et la crainte.

En Afrique, on remarque que très souvent, c’est l’homme qui violente plus la femme.

Au niveau de l’arsenal juridique, nous pensons que le législateur congolais doit renforcer les mesures contraignantes envers l’homme.

Au niveau de la sensibilisation médiatique, l’on doit insérer tous ces aspects des problèmes, pour abattre un travail utile.

5. S’agissant des mutilations génitales féminines (MGF), les complications immédiates qui découlent des mutilations génitales féminines peuvent être : douleur violente, choc, hémorragie, tétanos en septicémie (infection bactérienne), rétention d’urine, ulcération génitale et lésion des tissus génitaux adjacents.

Ainsi donc, les différents programmes de sensibilisation doivent tenir compte de tout ce qui vient d’être développé tout au long de notre intervention.

Mesdames et messieurs,

Nous voici au terme d’une réflexion qui a porté, rappelons-le, sur le « ROLE DES MEDIAS DANS LA SENSIBILISATION DES COMMUNAUTES AU NIVEAU LOCAL ET LA SENSIBILISATION AUX PROBLEMES DE SANTE ET SOCIAUX TELS QUE LA STIGMATISATION DE L’INFERTILITE, L’EDUCATION DES FILLES, LE MARIAGE DES FILLES, LES VBG ET LES MGF, ETC. ».

Consciente du rôle des médias à pouvoir contribuer largement à fixer les modes de penser et à déterminer en grande partie les idées, l’AAC, dont nous portons la voix, reste convaincue que la sensibilisation médiatique demeure la voie obligée pour changer les mentalités des nations par rapport aux problèmes évoqués ci-haut.

C’est dans ce cadre que l’AAC s’est toujours proposée de créer un média audiovisuel spécialisé dans le domaine de la Santé, afin de pouvoir communiquer efficacement et sensibiliser les différentes thématiques qui font l’objet de notre réflexion.

Nous vous remercions !

Roland isso Bolota
Président AAC

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